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Ce mois-ci, la PMI célèbre ses 77 ans !

A cette occasion, faisons un (grand) retour en arrière vers la naissance de la PMI. 

 

Quelques siècles plus tôt…

 

Si vous pensiez que la notion d’enfance avait toujours existé, vous vous trompez. Longtemps, l’enfant ne sera pas considéré comme tel, mais comme un adulte. C’est à partir du XIIIème siècle que la « petite enfance » sera reconnu comme une phase de la vie importante et nécessitant une attention particulière. 

Malgré cela, leurs conditions de vie ne sont pas optimales, et la mortalité, les abandons et les placements ne cessent de croître. La protection de l’enfance devient alors un enjeu majeur.

S’ensuit donc une multitude d’actions telles que : 

  • La création de l’hôpital des enfants trouvés 
  • La possibilité pour les mamans d’accoucher sous secret
  • La création de l’assistance publique

A partir du 27 juin 1904 s’organise l’aide sociale à l’enfance. Cela signifie, entre autres, que tous les départements ont l’obligation d’avoir un lieu d’accueil ainsi qu’un bureau d’abandon. 

Toujours dans un objectif de diminution des abandons, des actions de prévention, la création de centres d’accueil pour femmes enceintes ainsi que des aides financières sont mises en place à la fin du XIXème siècle. 

Aussi, c’est seulement sous la IIIème République que la notion de « protection de l’enfance » fera son apparition. L’objectif primaire est de réduire le taux de mortalité infantile qui représente un cinquième des décès à cette époque.

Les années suivantes, Pierre Budin et Adolphe Pinard, précurseurs de la PMI, marquent un tournant dans l’histoire de la protection de l’enfance. 

A.Pinard est le premier à évoquer le congé maternité en 1909. Si à cette époque, il était facultatif et non rémunéré, il devient obligatoire et rémunéré dès 1928. 

Quant à P.Budin, il a offert la possibilité aux mamans de revenir à la maternité jusqu’aux 2 ans de l’enfant pour bénéficier de consultations gratuites. P. Budin traversera la France entière pour faire en sorte que les consultations des nourrissons soient pratiquées sur tout le territoire.

1945 : une année-clé pour la PMI

 

Le 2 novembre 1945, une ordonnance officialise la création des services de « Protection Maternelle et Infantile ». Celle-ci a pour objectif de protéger les femmes enceintes, les jeunes mamans ainsi que les enfants de 0 à 6 ans. 

En 1960, on assiste à une modernisation des PMI et une diversification des professionnels avec l’intégration des infirmières puéricultrices. Initialement, la PMI était uniquement composée de médecins et d’assistantes sociales.

Au fil des années, on constate les premiers effets de la PMI. Le taux de mortalité diminue de plus en plus rapidement en passant 114 pour 1000 naissances en 1945 à 22 pour 1000 en 1965. La PMI est aussi reconnue comme un service de santé publique

Enfin, la loi du 22 juillet 1983 marque un nouveau tournant avec la réforme de décentralisation. Les compétences du service public sont alors réparties entre l’État, les régions, les départements et les communes. Ainsi, les conseils généraux récupèrent la responsabilité des missions du service public dans le domaine de l’action sociale, de la PMI et de l’aide sociale à l’enfance. L’aide sociale et la santé seront finalement confiées aux départements en 1989. 

Durant les décennies suivantes les services de PMI poursuivent leur évolution toujours dans un objectif de réduire les inégalités en permettant l’accès aux soins pour tous

Par lettre de mission datée du 26 juillet 2018, le Premier ministre a confié à Madame Michèle Peyron, députée de Seine-et-Marne, une mission sur la protection maternelle et infantile (PMI). Deux membres de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ont été désignés en appui, Madame Bénédicte Jacquey-Vazquez et Monsieur le docteur Pierre Loulergue.

La mission s’est rendue dans quatorze départements et a organisé une cinquantaine d’auditions et de réunions. Elle s’est également appuyée sur plusieurs rapports publics, sur des articles scientifiques, et sur les résultats de travaux de recherche conduits notamment sous l’égide de l’INSERM-INED et de Santé Publique France.

Le rapport dresse un constat de la société actuelle et propose ses recommandations, en voici une liste non exhaustive : 

  • Une hausse de la demande de soutien à la parentalité de la part des parents. Ici la recommandation est la suivante “Développer le recours à des TISF en périnatalité et prévention de la dépression post-partum, dans un cadre concerté entre PMI, maternité et CAF
  • Une difficulté à prendre contact avec les (futures) mamans. La recommandation est de “Faire en sorte que les PMI puissent contacter les femmes par téléphone (faire figurer le numéro de téléphone sur le Cerfa de déclaration de grossesse).

De ces différents constats découlent plusieurs mesures pour sauver la PMI, telles que : 

  • Renforcer l’attractivité des métiers de la PMI
  • Investir dans les visites à domicile
  • Créer un fonds national PMI délégué aux ARS

Enfin en 2022, la DREES a dressé un nouveau rapport sur la PMI. Cette étude révèle que les PMI sont majoritairement fréquentées pour des actions à destination des enfants. Par ailleurs, la DREES fait un état des lieux des professionnels de PMI et constate que, depuis 2016, les médecins ont tendance à se faire de plus en plus rares dans ces services.

Pour en apprendre un peu plus sur la PMI et ses missions, nous vous conseillons de visionner notre vidéo « Qu’est-ce que la PMI ? » 

Aujourd’hui, nous poursuivons le développement de notre démarche « Petits pas, grands pas » auprès des services de PMI.

A ce jour, c’est une trentaine de départements concernés par ce projet. Accompagner et soutenir les professionnels dans la réalisation de leurs missions de prévention et la réduction des inégalités sociales de santé, fournir des outils pour optimiser les postures et approches relationnelles, ajuster l’accès aux services en questionnant les besoins des familles, etc … tels sont les objectifs de notre travail avec les équipes de PMI dont les bénéfices nous sont largement rapportés.

Sources :

Protection maternelle et infantile (PMI) : un recul de l’activité et une forte baisse des effectifs de médecins entre 2016 et 2019 | Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. (s. d.)

Hassani, A., Letoret, A. & Morellec, J. (2009). Protection maternelle et infantile : De la promotion de la santé à la protection de l’enfance.

Rapport de Michèle Peyron : pour sauver la PMI, agissons maintenant ! disponible sur : https://solidarites-sante.gouv.fr/ministere/documentation-et-publications-officielles/rapports/famille-enfance/article/rapport-de-michele-peyron-pour-sauver-la-pmi-agissons-maintenant